Programme de soirée - Emmanuel Bilodeau

On aime beaucoup Emmanuel Bilodeau au Théâtre de la Ville. On aime le comédien et on aime l’être humain qui se cache derrière l’artiste. Et bien sûr, on aime aussi Emmanuel, notre plus vieil humoriste débutant - comme il se plaît à se qualifier lui-même - que nous avons accueilli pour la première fois sur scène en 2014 !

Dans ce 2e spectacle, on retrouve Manu, dépassant la mi-cinquantaine, dépassé par une vie beaucoup trop active à la maison et surtout estomaqué par un monde incapable de régler les grandes questions planétaires ! C’est probablement pour cette raison qu’il a accepté de participer à l’émission C’est plus qu’un jardin, où avec sa conjointe Édith Cochrane et leurs enfants, ils vivent une expérience qui les amène à cultiver un jardin sur un sol aride, ainsi qu’à élever des poules et des grillons, expérience qui leur permettra, ils l’espèrent, de prendre un véritable virage écolo et d’ainsi donner l’exemple à d’autres.

Il aurait voulu devenir politicien pour changer ce monde, mais il est plutôt devenu « bafouilleur professionnel » jouant comme jamais « avec » et « sur » les mots. Toujours aussi excité d’être vivant, parfois léger et niaiseux, parfois philosophe et sombre, critique de ses contemporains, Montréalais amoché par la pénurie de pots Masson (!!!) et le virus d’une île (??!), Manu nous propose un regard sensible et lucide sur cette décennie qui commence tout croche, en même temps qu'un portrait débridé de sa vie de vieux jeune papa de 4 enfants (c’est trop !) dont l’avenir n’a jamais paru si incertain. Le tout exécuté en faisant du pain sur scène. Car c’est bien beau de partir en tournée, mais il faut continuer à préparer les lunchs du lendemain…

Et comme c’est pour lui un exercice de rodage, il a un grand besoin de ce rendez-vous avec vous pour que vous l’aidiez à comprendre ce qu’il dit.

« Si je cherchais une définition de la ferveur et de la passion, je viens de la trouver : observer le comédien aguerri et boulanger amateur Emmanuel Bilodeau se mettre dans le pétrin et s’enfariner le bout du nez avec un sourire éclatant de gamin de 54 ans. « J’ai commencé à faire du pain à cinq ans, avec ma mère. On pétrissait avec nos coudes. On fessait dedans. »
– Josée Blanchette, Le Devoir, 19 avril 2019.

Bon spectacle!

Johanne Aubry
Programmatrice

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